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Historische Dokumente und Autographen

Rapinat, Jean-Jacques - Franz. Militärkommissar in der Schweiz + Roussel, François

Referenz: rapinat-jean-jacques-franz-militarkommissar-in-der-schweiz-roussel-francois
Referenz: rapinat-jean-jacques-franz-militarkommissar-in-der-schweiz-roussel-francois

Historisch interessanter, ausführlicher Brief von François Augustin ROUSSEL (*1756 - †1816), Kommissar im 84. franz. Department Mont-Terrible (mit Pruntrut als Hauptstadt) an den in der Schweiz verhassten Jean-Jacques RAPINAT, franz. Militärkommissar. Er beklagt sich u. a. über die täglich neuen Verbrechen der (Schweizer) Oligarchie, über das Verhalten der Solothurner Regierung und seinen Beamten gegenüber dem Bürger Andermatt, einem Schweizer, der die franz. Staatsbürgerschaft erworben hat. Am Schluss des Brief hat Rapinat eigenhändig einen Kommentar verfasst und unterschrieben. Dokumente mit Unterschriften von Rapinat sind äussert selten zu finden !

Transkription:

«Il n’est pas de jour, que l’on ne découvre de nouveaux crimes de l’oligarchie, la conduite du gouvernement soleurien ou de ses baillis envers le nommé ANDERMATT, d’origine suisse, mais né à Porrentruy de parens, qui y ont acquis qualité de Citoyens français, est une preuve que l’on n’a pas encore tout a fait abjuré le machiavelisme honteux qui le dirigeoit.

Cet homme a épousé une riche héritière de ce canton, et son beau-père lors de son mariage se détermina à lui donner tous ses acquits, dont il pouvoit librement disposer par la loi. Après avoir fait rédiger le contrat de mariage à la chancellerie du bailliage de DORNACH, il en laissa la minute entre les mains du chancelier son gendre ; quelque temps après en ayant demandé l’expédition, Surcy pour lors bailli la lui refusa ; celui-ci ayant été remplacé par Gerber, on fit la recherche de la minute, qui se trouva soustraite, sur promesse de tout faire pour la recouvrer, le gendre se retira, et peu de temps après reçut une expédition d’un prétendu contrat de mariage, qui étoit absolument dénaturé ; au lieu d’une donation universelle de ses acquits, il ne contenoit qu’un misérable don d’habitation dans la maison paternelle.

Le père indignement trompé a fait un acte sous seing privé, par lequel, rappellant et confirmant les dispositons du contrat primitif, il a désavoué pleinement l’acte supposé qu’on lui présentoit. Depuis ce moment la crainte d’un gouvernement oppresseur les a tenus dans le silence ; mais la mort du père ayant forcé le gendre à défendre ses droits périclitans contre sa belle-mère, qui s’est emparé de toute la succession, quoique bien instruite des droits de son gendre, il a fait de nouvelles recherches pour recouvrer le contrat de mariage soustrait, il n’a pu obtenir qu’une expédition, qui renferme les mêmes dispositions, que celles qu’il désavoue, mais concues dans un style essentiellement différent, ce qui prouve le dôle et la supercherie. Ces soustraction et suppositions d’acte n’ont d’autre fondement que l’ancienne maxime bien connue, de ne laisser passer aucun héritage à un étranger, quoique Andermatt ait les preuves saillantes de tout ce qu’il avance. L’égoisme local parle si puissamment contre lui, qu’il n’attend aucune justice, si on ne fait sentir, que l’honneur d’appartenir à une grande Nation, est un titre pour l’obtenir. Il croit et je pense avec lui, qu’un mot de votre part peut épargner aux Suisses une iniquité, et leur apprendre à ne plus considérer un Français, comme un étranger, les rendre attentifs à ne pas s’écarter des règler de la justice, par cela seul, qu’un homme n’est pas né leur concitoyen. Il espère surtout de votre intercession la reproduction en original de son titre soustrait, l’on n’en peut douter par le bailli et d’après les instructions de son gouvernement ; ce sera un bientfait dont toute une famille française vous deviendra reconnoissante...»

Eigenhändig geschriebener Text mit Unterschrift von Rapinat:

«Le commissaire du gouvernement près l’armée de la République francaise en Helvétie, recommande le petitionnaire Andermatt à la justice des tribuneaux, il le prie ... de vouloir bien peser le malheur de sa position. Bern, ce 18 thermidor an 6 (5 août 1798) de la République française une et undivisible RAPINAT»

ROUSSEL, Francois Augustin (*1756 - †1816). Avocat au Conseil souverain d'Alsace, secrétaire du district de Belfort dès 1790. Arrivé à Porrentruy en 1793 avec d'autres cadres révolutionnaires belfortains et dellois, Roussel, administrateur et président du département du Mont-Terrible, siégea au tribunal révolutionnaire sous la Terreur et fut nommé procureur général syndic par la réaction thermidorienne. Commissaire du Directoire (novembre 1795-avril 1800), il assura son autorité grâce à ses amitiés alsaciennes, celle du directeur Jean-François Reubell en particulier. Sous le Consulat, il brigua sans succès la sous-préfecture de Porrentruy et devint juge au tribunal civil de l'arrondissement de Delémont, qu'il présida en 1807. (d’après : Dict. hist. Suisse)

RAPINAT, Jean-Jacques (*1755 - †1817). Beau-frère de Jean-François Reubell, membre du Directoire. Avocat, président du tribunal pénal du département du Haut-Rhin (1792-1794), Rapinat arriva en Suisse en 1798 en qualité d'adjoint de François-Philibert Le Carlier. Il lui succéda comme commissaire du gouvernement auprès de l'armée française en Helvétie le 27 avril 1798, poursuivant sa politique fiscale et de réquisition. Rapinat exigea, le 16 juin 1798, la démission des membres du Directoire helvétique David Ludwig Bay et Alphons Pfyffer, remplacés par Peter Ochs et Johann Rudolf Dolder. Deux jours plus tard, il soumit la République helvétique à l'autorité du commissaire du gouvernement français et du commandant en chef français de l'armée. Le gouvernement français annula cependant immédiatement ces décrets. A l'entrée en fonction du ministre plénipotentiaire Henri Perrochel en novembre 1798, l'influence de Rapinat déclina; son mandat de commissaire du gouvernement prit fin en mai 1799. Juge à Colmar de 1805 à 1814. (d’après : Dict. hist. Suisse)

 

Grösse und Beschaffenheit des Dokuments: 20x17 cm, Papier.